Une astuce géniale pour économiser des centaines de milliers d’euros en succession

Par Youness
Publié le 5 mai 2025
MAJ le 10 juin 2025

Découvrez comment une femme de 92 ans a réussi à léguer son bien immobilier à sa famille sans payer de frais excessifs, grâce à une méthode astucieuse et parfaitement légale.

Un défi commun pour de nombreuses familles : la question complexe de l’héritage

En France, la transmission des biens n’est pas sans conséquences financières. Les droits de succession, souvent élevés, placent de nombreuses familles dans une situation financière délicate. À chaque nouvelle génération, se pose la même énigme : comment transmettre un patrimoine sans que l’État ne prélève une part importante ? Même en bénéficiant d’un abattement de 100 000 € entre parents et enfants, les biens immobiliers, notamment dans les grandes agglomérations comme Paris, peuvent rapidement dépasser les plafonds.

C’est le dilemme auquel était confrontée Louise, âgée de 92 ans, propriétaire d’un bel appartement dans le 15e arrondissement de Paris, d’une valeur estimée à 1,4 million d’euros. Veuve et mère d’une unique fille, elle redoutait de léguer à sa descendance une charge fiscale considérable.

Une approche novatrice : l’utilisation du testament avec cantonnement

Plutôt que de se conformer à la voie traditionnelle consistant à léguer son patrimoine à sa fille par défaut, Louise a opté pour une décision audacieuse : la rédaction d’un testament désignant sa fille Marie comme bénéficiaire universelle.

A première vue, ce choix peut sembler anodin : en tant que fille unique, Marie aurait de toute façon hérité de la totalité du patrimoine. Pourtant, cette petite nuance change tout. En tant que bénéficiaire universelle, Marie a la possibilité de se limiter à une partie de la succession : en acceptant uniquement une partie et en laissant le reste à d’autres bénéficiaires, en l’occurrence, ses propres enfants.

Une stratégie de transmission en deux étapes

Marie a choisi d’accepter uniquement l’usufruit de l’appartement – le droit de l’occuper ou d’en percevoir les loyers – tandis que la nue-propriété a été transmise directement à ses deux enfants. En pratique, cela signifie que :

  • Marie peut résider dans l’appartement ou le mettre en location.
  • Ses enfants, Jade et Antoine, en sont les propriétaires officiels et en hériteront intégralement à son décès, sans frais de succession supplémentaires.

Quel résultat ? Le patrimoine est divisé en usufruit et nue-propriété, les droits de succession sont répartis entre trois personnes, et la base taxable est considérablement réduite.

Une économie de 508 818 € sur les droits de succession

Sans cette astuce, Marie aurait hérité de l’intégralité du patrimoine, avec une base taxable de 1,3 million d’euros après abattement. Avec un taux pouvant atteindre 40 %, elle aurait dû s’acquitter de plus de 762 000 €.

Grâce au cantonnement :

  • Marie ne paie des droits que sur l’usufruit (évalué à 560 000 € à son âge), soit 90 194 €.
  • Ses enfants versent chacun 81 833 € pour la nue-propriété (840 000 € partagés).

Total payé : 253 861 €, soit 508 818 € d’économies ! Et surtout, Jade et Antoine deviendront pleinement propriétaires à la disparition de leur mère sans être soumis à de nouveaux impôts.

Une démarche 100 % légale, mais peu répandue

Ce montage, bien que légal, demeure relativement méconnu. Selon le notaire Antoine de Ravel d’Esclapon, cette optimisation patrimoniale repose sur une compréhension fine des lois fiscales et successorales.

Cette approche n’est pas réservée aux personnes fortunées ! Que vous possédiez un bien immobilier, un portefeuille d’actions ou une petite entreprise, ce type de stratégie est accessible à toute personne correctement conseillée.

En conclusion : transmettre sans se ruiner est une possibilité concrète

Grâce à cette méthode, Louise a su garder le contrôle de son patrimoine jusqu’à la fin, tout en évitant une imposition excessive pour ses proches. Il s’agit là d’une véritable opération d’« horlogerie patrimoniale », où chaque aspect juridique a été soigneusement ajusté.

En résumé, en matière de succession, il est préférable d’anticiper plutôt que de subir. Un bon notaire peut permettre d’économiser des sommes considérables. Parfois, une simple disposition dans un testament peut faire toute la différence.