Les indices subtils de la dépression révélés par notre langage

Par Youness
Publié le 16 avril 2025
MAJ le 10 juin 2025

Nos mots en disent long sur notre état émotionnel. Découvrez comment certains termes courants peuvent trahir un mal-être intérieur et comment repérer ces signaux chez vous ou vos proches.

7 expressions couramment utilisées par les personnes souffrant de dépression

  1. Les pronoms « je », « moi », « moi-même »

Quand les pensées tournent principalement autour de soi, cela ne signifie pas nécessairement égocentrisme. Les individus en état dépressif ont tendance à se replier sur eux-mêmes, à ressasser. Leur discours devient plus axé sur leur propre expérience, non par vanité, mais par isolement. C’est un peu comme être le seul protagoniste dans un film.

  1. Les termes « jamais » et « toujours »

Ces termes absolus reflètent souvent des pensées rigides, parfois dramatiques :

« Je ne réussirai jamais. »
« C’est toujours la même chose. »

Ils révèlent un mode de pensée binaire, sans nuances. Cette approche est identifiée en psychologie comme une distorsion cognitive : une perception du monde en termes absolus, sans nuances intermédiaires.

  1. Les mots négatifs : « triste », « seul », « fatigué »

Ces termes expriment directement l’état émotionnel. Ils reflètent une tristesse persistante, une fatigue mentale ou physique, un sentiment d’isolement. On les retrouve dans les échanges intimes, les journaux personnels ou les conversations profondes entre proches.

  1. Les mots d’absence : « rien », « personne »

Ces mots traduisent un sentiment de vide. Dire « Rien n’a d’importance », « Personne ne m’écoute » n’est pas forcément exagéré. Cela exprime souvent un sentiment d’abandon ou de perte de repères sincère. Ces phrases peuvent constituer des signaux d’alarme à prendre au sérieux.

  1. Les auto-jugements : « inutile », « sans valeur », « je me déteste »

La dépression altère profondément l’estime de soi. Ces expressions représentent une autocritique sévère, parfois associée à une culpabilité excessive. Plus ces termes sont fréquents, plus la personne semble enfermée dans une spirale de dévalorisation interne.

  1. Les questionnements existentiels

« Pourquoi suis-je ainsi ? », « Pourquoi cette sensation de vide en moi ? »

Ces interrogations ne cherchent pas toujours une réponse claire. Elles sont souvent des appels à l’aide dissimulés, des tentatives de mettre des mots sur une souffrance difficile à définir. C’est un peu comme chercher une issue dans un labyrinthe sans fin.

  1. Les regrets : « si seulement », « j’aurais dû », « j’aurais pu »

Ces expressions reflètent une fixation sur le passé. Le regret devient un cercle mental qui entrave toute progression. Ces mots sont souvent accompagnés d’une culpabilité persistante, alimentant le mal-être.

L’analyse linguistique : un outil précieux pour la compréhension

De nos jours, certains chercheurs exploitent l’intelligence artificielle pour analyser les écrits partagés sur les réseaux sociaux, les messages ou les documents thérapeutiques. Ces termes reviennent fréquemment chez les individus en détresse émotionnelle.

Au-delà des algorithmes, cette analyse attentive du langage incite à se concentrer sur soi et sur autrui. Il s’agit de lire entre les lignes, d’offrir son soutien et d’être attentif aux signaux subtils.

En conclusion : les mots révèlent l’état d’esprit

Nos paroles ne sont pas anodines. Elles reflètent notre état intérieur. Si vous identifiez ces expressions chez un proche – ou en vous-même –, ne les sous-estimez pas. Elles peuvent constituer un point de départ vers une prise de conscience et parfois vers une assistance nécessaire.

Et vous, avez-vous déjà remarqué ces termes dans votre langage ou celui de vos proches ? Partageons nos expériences, échangeons et brisons ensemble le silence.