Contrôle technique : une nouvelle mesure attendue pour les véhicules de plus de 10 ans

Par Youness
Publié le 2 mai 2025
MAJ le 2 juin 2025

Imaginez devoir passer un contrôle technique chaque année simplement parce que votre voiture a plus de dix ans. Ce qui paraît aujourd’hui improbable pourrait pourtant devenir une nouvelle obligation. Une proposition de la Commission européenne relance le débat. Que prévoit-elle concrètement ? Et qui sera concerné ? On vous explique.

Les voitures anciennes dans le viseur des autorités européennes

En France, une voiture doit passer son premier contrôle technique au bout de 4 ans, puis tous les deux ans. Cette fréquence permet de contrôler les éléments essentiels de sécurité : freins, direction, émissions, éclairage…

Mais les véhicules de plus de 10 ans représentent près de 60 % du parc automobile français, et encore plus dans certains pays européens. Plus sujets aux pannes, aux défaillances techniques et aux rejets polluants, ils suscitent une attention croissante. La Commission européenne envisage donc d’imposer un contrôle technique annuel pour ces véhicules, afin de mieux prévenir les risques.

Sécurité routière et pollution : les objectifs affichés

L’Union européenne poursuit un double objectif :

  • Réduire de 50 % le nombre de morts sur les routes d’ici 2030,
  • Renforcer la lutte contre la pollution urbaine.

En 2024, près de 19 800 personnes ont perdu la vie sur les routes européennes. Les voitures mal entretenues, notamment les plus anciennes, sont souvent identifiées comme un facteur aggravant.

La réforme vise aussi à renforcer la détection des émissions nocives (oxydes d’azote, particules fines…), souvent mal mesurées lors des contrôles techniques classiques. Les véhicules d’occasion devront ainsi respecter des normes environnementales plus strictes.

Lutte contre le kilométrage frauduleux : une autre mesure phare

Autre point important de cette réforme : la fraude au compteur kilométrique, un phénomène encore courant dans les ventes de voitures d’occasion. Cette manipulation fausse la valeur réelle du véhicule et peut mettre l’acheteur en danger.

L’objectif est d’instaurer des outils de contrôle renforcés, et de favoriser l’introduction d’un historique numérique du véhicule, accessible à tout moment. Un carnet d’entretien numérique sécurisé, en quelque sorte, pour éviter les mauvaises surprises.

Et aussi : une réforme du permis de conduire en parallèle

En parallèle, l’Union européenne travaille également à une modernisation du permis de conduire. Parmi les mesures envisagées :

  • La généralisation du permis de conduire numérique,
  • La possibilité de conduire un poids lourd dès 18 ans, sous conditions,
  • Une nouvelle durée de validité : 15 ans pour les permis voitures et motos5 ans pour les poids lourds et bus.

Chaque pays pourra ajuster ces dispositions, mais le but reste le même : harmoniser les règles et renforcer la sécurité à l’échelle européenne.

Ce que les automobilistes français doivent anticiper

Si cette réforme est adoptée, elle pourrait avoir un impact important sur les propriétaires de voitures anciennes. Outre l’obligation annuelle de contrôle, cela implique :

  • Des dépenses plus fréquentes,
  • Des réparations plus régulières,
  • Et une pression accrue pour renouveler son véhicule.

Rien n’est encore voté : la proposition doit passer par le Parlement européen, puis être validée par chaque État membre. Mais les conducteurs concernés ont tout intérêt à rester attentifs aux évolutions législatives.

Une mobilité plus responsable en ligne de mire

Ce projet n’a pas pour but de pénaliser les automobilistes, mais de mieux encadrer la sécurité des véhicules en circulation et de favoriser la transition vers une mobilité plus propre.

Car une voiture bien entretenue, c’est moins de risques, moins d’émissions, et plus de sérénité pour tous.