Nouvelles normes de tension artérielle : une adaptation universelle ou à nuancer ?

Par Youness
Publié le 18 juin 2025

Un résultat autrefois jugé normal est désormais qualifié d'hypertension légère. Ces critères révisés divisent les experts et interrogent : correspondent-ils vraiment à chaque profil ? Décryptage d'une controverse médicale actuelle.

Des seuils revus pour une prévention optimale

Autrefois, le diagnostic d’hypertension était posé à partir de 140/90 mm Hg. Les choses ont changé : l’American Heart Association (AHA) et l’American College of Cardiology (ACC) ont redéfini ce seuil à 130/80 mm Hg. Cette modification s’appuie sur les conclusions de l’étude SPRINT, une vaste recherche impliquant plus de 9 000 participants âgés de 50 ans et présentant des risques cardiovasculaires. Les résultats sont parlants : maintenir une pression systolique autour de 120 mm Hg diminuerait significativement les risques d’événements cardiaques.

Pourtant, la situation n’est pas si simple. Ce nouvel objectif est-il accessible – et surtout bénéfique – pour chacun d’entre nous ?

Une classification repensée : implications pratiques

Exit la notion de « préhypertension ». Désormais, on distingue trois catégories : une tension « élevée » (120-129 mm Hg systolique avec diastolique inférieur à 80), une hypertension de stade 1 (130-139/80-89 mm Hg) et un stade 2 (au-dessus de 140/90 mm Hg). Les valeurs dépassant 180/120 mm Hg définissent désormais une urgence hypertensive.

Cette nouvelle grille de lecture vise à favoriser une intervention plus rapide. Mais cette approche standardisée est-elle vraiment pertinente pour chaque cas particulier ?

Une population hétérogène face à des normes uniformes

La grande nouveauté ? Plus de distinction selon l’âge. Ces recommandations concernent désormais toutes les tranches d’âge. Conséquence : de nombreux seniors se retrouvent classés comme hypertendus alors qu’ils ne présentaient aucun symptôme.

Néanmoins, un diagnostic ne rime pas automatiquement avec prescription. Ces directives encouragent plutôt une approche personnalisée, privilégiant souvent des modifications du quotidien avant d’envisager un traitement.

L’hygiène de vie : première ligne de défense

La bonne nouvelle ? Avant les comprimés, place aux bonnes habitudes ! Nutrition saine, exercice physique, contrôle du poids et gestion du stress constituent les fondements de la prévention. Les régimes DASH ou méditerranéen montrent des résultats particulièrement encourageants sur la pression artérielle. Pour les fumeurs et consommateurs d’alcool, modérer ces pratiques apporte également des bénéfices.

Les médicaments, eux, sont réservés aux situations à haut risque cardiovasculaire (antécédents d’AVC, infarctus, ou profil à risque).

Automesure : prenez votre santé en main

L’autocontrôle tensionnel à domicile se généralise, et c’est une excellente initiative. Un tensiomètre personnel permet de suivre sa tension sans anxiété. Quelques précautions s’imposent : mesures au repos, horaire régulier, posture correcte (dos droit, jambes décroisées).

Cette pratique aide non seulement à repérer des anomalies, mais offre aussi une image plus fidèle de sa tension réelle, loin du stress induit par le cadre médical.