La possible origine du cancer colorectal chez les jeunes révélée

Par Youness
Publié le 28 avril 2025
MAJ le 10 juin 2025

Découvrez le mystère des diagnostics croissants de cancer colorectal chez les moins de 40 ans et l'implication surprenante d'une bactérie commune dans notre alimentation.

Le cancer du côlon, un défi de plus en plus préoccupant

Autrefois principalement lié aux personnes âgées, le cancer colorectal affecte désormais une nouvelle catégorie de la population : les jeunes adultes. Les chiffres sont alarmants. Aux États-Unis, les cas chez les 20-34 ans devraient augmenter de 90 % d’ici 2030. En France, les spécialistes en hépatogastroentérologie observent également cette tendance inquiétante.

Ce type de cancer, jadis considéré comme progressant lentement et se manifestant tardivement, est en train de devenir un enjeu majeur de santé publique chez les moins de 40 ans. Il semblerait que le déclencheur puisse être présent dès l’enfance.

E. coli : une bactérie commune, mais potentiellement carcinogène

Des scientifiques de l’université de Californie ont examiné l’ADN de près de 1 000 tumeurs colorectales et ont identifié la présence d’une toxine nommée colibactine, produite par certaines souches d’une bactérie connue : E. coli.

Cette bactérie, retrouvée dans la viande hachée insuffisamment cuite, les crudités mal lavées ou même le lait cru, peut causer des troubles digestifs mineurs… mais chez certains individus, elle pourrait semer les graines d’un cancer.

Comment ? En laissant une marque génétique dès l’enfance, une sorte de signature qui, des années plus tard, favorise le développement de tumeurs. Il est question ici de mutations précoces, parfois survenues avant l’âge de 10 ans.

Où se cache-t-elle ? Une contamination plus répandue qu’on ne le pense

Il est rappelé que E. coli peut se propager facilement : eau d’irrigation contaminée, contact avec des animaux d’élevage, hygiène alimentaire insuffisante… Les aliments tels que les pousses de luzerne ou les jeunes pousses d’épinards offrent un terrain propice à sa multiplication.

Le risque est présent partout, notamment dans les aliments crus. Les enfants, en plein développement, sont particulièrement vulnérables.

Une épidémie mondiale silencieuse

Ce type de cancer à apparition précoce n’est pas limité aux États-Unis. En Angleterre, au Chili, en Nouvelle-Zélande et dans plusieurs pays d’Amérique latine ou d’Asie, les chercheurs constatent une augmentation significative.

Les études démontrent que les mutations liées à la colibactine sont 3,3 fois plus fréquentes chez les jeunes patients que chez ceux diagnostiqués après 70 ans. Une preuve marquante de l’impact de cette toxine sur les organismes jeunes.

Vers une prévention ciblée dès l’enfance

Et si tout commençait dès l’enfance, à travers l’alimentation ? Les chercheurs envisagent désormais des approches novatrices. L’utilisation de probiotiques pour éliminer les souches toxiques, une meilleure hygiène alimentaire, ainsi qu’un suivi médical précoce pour les jeunes à risque.

Un changement de perspective s’impose : le cancer ne se résume pas au vieillissement. Il peut résulter d’expositions invisibles, longtemps silencieuses, agissant comme une sorte de bombe à retardement.

Les implications pour chacun de nous

Cette découverte ne concerne pas uniquement le domaine scientifique. Elle devrait sensibiliser les parents, les professionnels de santé, et chacun d’entre nous. Cuisiner la viande de manière adéquate, laver minutieusement les crudités, éviter les produits laitiers non pasteurisés… Ces gestes simples pourraient avoir un impact significatif à long terme.

Derrière les statistiques, se cachent des récits poignants. Comme ceux de Bailey, 26 ans, ou de Carly, 24 ans, touchés à un jeune âge. Ces prénoms humanisent une épidémie silencieuse.

La science a accompli un progrès majeur. Il nous revient désormais de traduire ces connaissances en actions préventives, et de protéger les futures générations dès aujourd’hui.