Les effets néfastes de la surconsommation de cannabis sur la mémoire

Une analyse sur les grands consommateurs : qui est concerné ?

Un sondage a été mené auprès de 1 003 individus âgés de 22 à 36 ans, ayant utilisé du cannabis plus de 1 000 fois au cours de leur existence. En d’autres termes, une personne consommant quotidiennement depuis environ trois ans serait incluse dans cette catégorie.

Les conclusions sont explicites :

63 % des participants ont montré une diminution de l’activité cérébrale dans les régions associées à la mémoire de travail.

Mais, quelle est l’impact concret de cela ?

Mémoire de travail versus mémoire à long terme : quelles distinctions ?

Contrairement à la mémoire à long terme qui permet de se remémorer des événements antérieurs, la mémoire de travail nous aide à gérer les activités quotidiennes. Elle entre en jeu lorsqu’on :

• Suit des consignes
• Résout un souci
• Retient temporairement une donnée

Cette étude a évalué cette fonction en soumettant les participants à des épreuves cognitives, tout en examinant leur activité cérébrale par IRM. Résultat : une réduction de l’activité dans certaines zones cérébrales, suggérant que le cannabis pourrait impacter cette fonction cruciale.

Doit-on s’en inquiéter ?

D’après Joshua Godwin, Ph. D., enseignant en radiologie à l’université du Colorado et auteur principal de l’étude, des investigations supplémentaires sont requises pour mieux appréhender ces effets à long terme.

Cette recherche n’implique pas que tous les usagers de cannabis éprouvent des perturbations mnésiques. Néanmoins, elle souligne un risque potentiel pour les grands consommateurs, notamment dans les situations exigeant une concentration rapide et une réactivité optimale.

Cannabis et bien-être : des effets contrastés

Le cannabis fait l’objet de multiples études scientifiques, donnant parfois des conclusions divergentes.

• Répercussions négatives :

Certaines recherches ont établi un lien entre une consommation quotidienne et un risque accru d’insuffisance cardiaque.

• Impacts positifs :

D’autres études suggèrent qu’il peut atténuer l’inflammation, traiter l’anxiété et contribuer à abaisser la pression artérielle.

Avec la légalisation croissante, 24 États américains autorisent désormais son usage récréatif et 40 son usage médical. Il est probable que ces recherches se multiplient dans les années à venir.

Conclusion : est-il judicieux de restreindre sa consommation ?

Si vous êtes un consommateur régulier de cannabis, cette étude peut servir de rappel bénéfique pour adopter une approche plus mesurée. Si la mémoire de travail revêt une importance capitale dans votre quotidien (études, travail, prises de décisions rapides), il peut être opportun de réfléchir à la fréquence de votre consommation.

Les effets du cannabis diffèrent d’un individu à l’autre, et la recherche continue de progresser. Mais une chose demeure certaine : comme pour toute substance, la modération demeure essentielle.