Découverte révolutionnaire : Les prémices de l’autisme dès la naissance

Par Youness
Publié le 14 avril 2025
MAJ le 10 juin 2025

Une avancée surprenante révèle que des indices cruciaux sur le développement futur des bébés pourraient être détectés dans un simple échantillon sanguin à la naissance. Une percée qui pourrait révolutionner notre compréhension de l'autisme.

Un nouvel élément clé dans l’étude de l’autisme

Depuis longtemps, les chercheurs se sont penchés sur les origines des troubles du spectre autistique (TSA). Est-ce une question de génétique ? D’environnement ? Peut-être un mélange des deux ? Une récente recherche de l’université de Fukui, au Japon, apporte un éclairage inédit : la découverte d’un acide gras présent dans le sang du cordon ombilical, nommé diHETrE.

Ce composé, dérivé de l’acide arachidonique, a été associé à des manifestations spécifiques des TSA chez des enfants six ans après leur naissance. L’étude, réalisée sur 200 enfants, a démontré que des concentrations élevées de diHETrE étaient corrélées à des difficultés dans les interactions sociales, tandis que des niveaux plus bas étaient liés à des comportements répétitifs. Cette corrélation semblait plus marquée chez les filles.

L’importance capitale de cette découverte

Imaginez pouvoir détecter très tôt, dès la naissance, un risque potentiel de développement de TSA. Cela ouvrirait la voie à des interventions précoces, reconnues pour favoriser le développement et le bien-être des enfants concernés.

Selon le professeur Hideo Matsuzaki, principal auteur de l’étude : « Ces conclusions suggèrent que l’évolution du diHETrE pendant la grossesse joue un rôle crucial dans le développement postnatal. » Il souligne que mesurer ce composé pourrait devenir un outil prédictif précieux à l’avenir.

Une piste pour anticiper certains traits liés à l’autisme ?

Une autre perspective fascinante émerge : les chercheurs avancent l’idée que la régulation du métabolisme de cet acide gras pendant la grossesse pourrait contribuer à prévenir certains traits associés à l’autisme. Cela ne signifie pas une « guérison » de l’autisme – une notion controversée – mais plutôt une meilleure compréhension des mécanismes de son apparition.

Il est important de noter que les acides gras polyinsaturés (AGPI) tels que le diHETrE jouent un rôle clé dans l’inflammation du cerveau en développement. Ces composés, issus de l’alimentation (notamment des oméga-6), peuvent avoir des effets bénéfiques ou délétères en fonction de leur équilibre.

Des résultats à interpréter avec précaution

Malgré l’enthousiasme suscité, les chercheurs eux-mêmes – ainsi que des experts comme le professeur James McPartland de l’université de Yale – recommandent la prudence. Cette étude est considérée comme « exploratoire » : elle ouvre des perspectives mais ne permet pas encore d’agir concrètement dans la pratique médicale.

Pourquoi ? Parce que le protocole utilisé pour diagnostiquer les TSA dans cette étude n’est pas infaillible. Il doit être complété par d’autres méthodes cliniques pour être fiable. De plus, les résultats observés sur 200 enfants nécessitent une validation sur un échantillon bien plus large pour être généralisables.

Les implications de cette découverte

En résumé, cette étude ne révolutionne pas le domaine, mais elle représente une avancée prometteuse. Elle n’offre pas de diagnostic de l’autisme à la naissance, mais elle ouvre une voie biologique qui, combinée à d’autres découvertes, pourrait améliorer l’accompagnement dès les premiers mois de vie.

Surtout, elle met en lumière l’importance de l’environnement prénatal dans le développement de l’enfant. Tout comme une plante qui grandit selon la qualité de son sol, notre cerveau se façonne dès les premières semaines de vie.

L’autisme, un mystère qui se dévoile progressivement

Ce que cette recherche révèle, c’est que la science progresse : lentement, prudemment, mais avec des perspectives concrètes. Si demain, un simple test à la naissance peut contribuer à repérer plus tôt les enfants nécessitant un suivi particulier, ce serait une avancée significative mais discrète.

Ainsi, même si tout n’est pas encore clair, chaque avancée dans la compréhension de l’autisme nous rapproche d’une vision plus précise, plus humaine et plus juste.