Ryan O’Neal : l’adieu déchirant d’une légende aux blessures invisibles
Star incontestée des années 70, Ryan O’Neal a marqué le cinéma par son charisme et son talent. Mais derrière la gloire se cachait un homme meurtri, dont les derniers jours ont été marqués par l’absence cruelle de certains de ses enfants. Décryptage d’un destin aussi brillant que tourmenté.
Un ultime combat dans l’ombre
Jusqu’à son dernier souffle, Ryan O’Neal a résisté avec une force silencieuse. Frappé par deux cancers – leucémie et prostate –, il a affronté la maladie avec une élégance rare. C’est pourtant une défaillance cardiaque qui a scellé son sort le 8 décembre 2023, à l’âge de 82 ans. Ses images d’archives contrastaient cruellement avec celles de ses derniers mois : un visage creusé, une silhouette fragile, bien loin du séduisant protagoniste de Love Story.
L’interprète de Barry Lyndon laisse une carrière flamboyante… mais aussi une famille divisée.
Redmond, l’enfant absent
Lors des adieux à l’acteur, une absence a pesé plus lourd que les autres : celle de Redmond, son fils cadet. Hospitalisé dans un centre psychiatrique californien, le quadragénaire n’a pu se rendre aux obsèques. Entre addictions et troubles psychologiques, son existence a été un long calvaire, minée par des tensions familiales irrésolues.
Ironie du sort : en 2009, menottes aux poignets, Redmond avait pu dire au revoir à sa mère, Farrah Fawcett. Cette fois, la justice en a décidé autrement.
Des liens familiaux en lambeaux
Redmond ne fut pas le seul proche absent. Griffin, l’aîné, s’est vu refuser l’accès à la cérémonie. Venu spécialement du Texas, il a découvert sur place que l’horaire avait changé… sans qu’on le prévienne. Leur relation, déjà tendue depuis une altercation violente en 2007, n’avait jamais retrouvé son harmonie.
Quant à Tatum, la fille adorée, bien que réconciliée avec son père après deux décennies de brouille, elle a choisi de garder ses distances. Son hommage posthume trahissait cependant une affection intacte : « Il restera à jamais dans mon cœur… »
Des adieux simples pour une étoile filante
Seule une poignée d’âmes – une vingtaine tout au plus – s’est recueillie au cimetière de Westwood Memorial Park. Un contraste saisissant avec la notoriété internationale de l’acteur. Parmi les fidèles : Patrick, son fils retrouvé, et Leigh Taylor-Young, son ex-épouse et mère de Patrick.
Son cercueil en séquoia a rejoint celui de Farrah Fawcett, son grand amour. Leur pierre tombale commune, dépouillée, ne porte que leurs noms et dates. Nul besoin de mots grandiloquents : leur histoire, tumultueuse et passionnée, parle d’elle-même.
Un amour éternel… ou une mise en scène ?
Si certains y voient l’ultime preuve d’un attachement indéfectible, d’autres crient à l’imposture. Greg Lott, ancien amour de jeunesse de Farrah, accuse Ryan d’avoir bafoué ses dernières volontés : elle souhaitait reposer dans l’intimité, sans faste ni monument.
Des allégations balayées par leurs proches, comme Alana Stewart : « Leur lien était authentique, avec ses ombres et ses lumières. »
Une mémoire à défendre
Patrick O’Neal, gardien de l’héritage paternel, veille jalousement sur sa légende. Il a obtenu réparation lorsque la Television Academy a omis Ryan lors des hommages aux Emmy Awards. Grâce à son insistance, l’erreur fut corrigée quelques mois plus tard.
Sur les réseaux, il a partagé un cliché de son père dans la fleur de l’âge – sourire radieux, carrière prometteuse. Un rappel poignant : avant les drames, il y eut un homme, un artiste, et un père qui aima comme il put.
