Limite d’âge pour les conducteurs seniors : une nouvelle réglementation en vue ?

Par Youness
Publié le 20 février 2025
MAJ le 6 juin 2025

Découvrez la proposition de mettre en place un test d'aptitude pour les conducteurs expérimentés afin d'assurer leur sécurité au volant.

Les conducteurs expérimentés et leur vulnérabilité

Souvent, on a tendance à penser que les conducteurs seniors sont dangereux sur la route. Mais qu’en disent les statistiques ? Contrairement aux jeunes de 18 à 24 ans qui sont les plus impliqués dans les accidents, les conducteurs de plus de 75 ans ont statistiquement moins d’accidents. Cependant, leur fragilité physique augmente considérablement les risques de blessures graves voire de décès en cas d’accident.

Le processus de vieillissement entraîne naturellement une diminution des réflexes, une baisse de la vision et parfois des problèmes cognitifs. Ces changements peuvent impacter la conduite, même pour les conducteurs les plus prudents. Alors, est-il nécessaire d’instaurer des évaluations pour assurer leur sécurité ainsi que celle des autres usagers ?

Les mesures prises par d’autres pays pour encadrer la conduite des seniors

En France, le permis de conduire reste valide à vie, sauf pour certaines professions comme les chauffeurs de bus. Cependant, dans d’autres pays européens, des contrôles sont en place :

  • Italie : examen médical obligatoire tous les 5 ans à partir de 50 ans, puis tous les 3 ans après 70 ans et tous les 2 ans après 80 ans.
  • Espagne, République tchèque, Grèce : bilan médical obligatoire dès 65 ans.
  • Danemark, Finlande : contrôle médical dès 70 ans.
  • Pays-Bas : visite médicale tous les 5 ans après 75 ans.

Face à ces initiatives, la France se distingue. Mais est-ce que des évaluations régulières constituent la meilleure approche ?

L’efficacité et l’équité d’un test obligatoire

Les points positifs d’une évaluation médicale régulière

  • Amélioration de la sécurité routière : détection des problèmes de santé susceptibles d’affecter la conduite.
  • Prévention : soutien aux seniors pour adapter leur conduite.
  • Confiance : tranquilliser les conducteurs et leurs proches quant à leurs capacités.

Les aspects négatifs d’une telle mesure

  • Risque de discrimination : cibler les seniors pourrait être considéré comme discriminatoire.
  • Perte d’indépendance : la révocation du permis peut entraîner un isolement, surtout en milieu rural.
  • Complexité logistique et financière : la mise en place d’un suivi médical généralisé serait onéreuse.

Vers une approche plus équilibrée

Plutôt que d’imposer une obligation, une approche plus flexible pourrait être favorisée :

  • Formations de mise à niveau : offrir des stages pour actualiser les connaissances et ajuster la conduite.
  • Bilans de santé volontaires : encourager les seniors à consulter un médecin pour évaluer leurs capacités sans contrainte.
  • Adaptations des infrastructures routières : signalisation plus visible, simplification des carrefours, prolongation des temps de passage piéton…

Au lieu d’imposer un contrôle strict, une approche axée sur la prévention et l’adaptation semble plus respectueuse envers les conducteurs seniors. Vieillir ne signifie pas nécessairement perdre sa capacité à conduire, mais plutôt apprendre à le faire de manière différente.