Le drame caché derrière l’image emblématique

Par Youness
Publié le 17 février 2025
MAJ le 4 juin 2025

En une nuit de terreur en 1985, la colère du Nevado del Ruiz a déclenché une catastrophe bouleversante, engloutissant des vies sous une coulée de boue meurtrière. Découvrez le récit poignant de la jeune Omayra Sánchez, symbole d'une tragédie évitable.

Signaux d’alerte négligés

Des signes précurseurs avaient pourtant été signalés bien avant l’éruption imminente. Des indicateurs tels que des poissons sans vie dans les cours d’eau, des émanations de soufre et des tremblements légers auraient dû inciter les autorités à réagir. Malheureusement, aucune action concrète n’a été entreprise malgré ces avertissements.

Lorsque le volcan s’est finalement réveillé, il était déjà trop tard. Les coulées de boue dévastatrices, connues sous le nom de lahars, libérées par la fonte des glaciers, ont submergé la ville en quelques instants. Armero, jadis florissante, s’est transformée en un lieu de désolation, ensevelie sous une mer de boue et de silence.

Omayra Sánchez, un rayon d’humanité au milieu du chaos

Au milieu des décombres, les équipes de secours ont découvert Omayra, prisonnière sous les débris de sa maison. Ses membres piégés sous les décombres, elle était incapable de se libérer. Alors que l’eau montait lentement autour d’elle, sa lutte pour survivre se transformait en une course contre la montre.

Malgré la douleur et l’épuisement, Omayra a fait preuve d’une force incroyable. Elle a échangé avec les journalistes, esquissé des sourires, réclamé des biscuits sucrés et évoqué un examen de mathématiques qu’elle pensait avoir échoué. Cependant, ses forces l’ont peu à peu abandonnée.

L’image qui a ému le monde entier

Le photojournaliste français Frank Fournier est arrivé sur les lieux et a capturé un instant déchirant : Omayra, le regard perdu, le visage marqué par la souffrance et la dignité. Cette photographie, diffusée à l’échelle mondiale, a suscité une vague d’émotions et d’indignation.

Pourquoi personne n’a pu la sauver ? La réponse est aussi simple que cruelle : les ressources nécessaires faisaient défaut. Une amputation aurait été inévitable, mais aucun équipement adéquat n’était disponible sur place. Après 60 heures de lutte, Omayra a finalement rendu son dernier souffle, laissant derrière elle une image qui restera à jamais gravée dans les mémoires.

Un symbole de négligence et de courage

L’histoire d’Omayra Sánchez ne se résume pas à une simple tragédie. Elle met en lumière l’incapacité des autorités à agir face aux catastrophes annoncées. Suite à ce drame, la Colombie a mis en place des dispositifs de prévention des catastrophes, mais pour Omayra et les 25 000 autres victimes d’Armero, ces mesures sont arrivées trop tard.

Aujourd’hui, à l’emplacement jadis occupé par la ville d’Armero, seules quelques ruines subsistent, accompagnées de monuments en mémoire des disparus. Cependant, le regard d’Omayra, figé dans une simple photographie, continue de hanter les esprits et de rappeler l’importance de la prévoyance face aux cataclysmes naturels.