Les effets saisissants de l’apesanteur sur les astronautes de retour sur Terre

Par Youness
Publié le 21 mars 2025
MAJ le 10 juin 2025

Découvrez l'impact surprenant de neuf mois passés sans gravité pour deux astronautes ayant récemment regagné la Terre, soulevant ainsi de nouvelles interrogations sur la vie en orbite.

Les défis du retour sur Terre après une mission spatiale

Revenir sur Terre après avoir séjourné dans l’espace n’est pas anodin. Pour les astronautes Barry « Butch » Wilmore et Sunita « Suni » Williams, le retour le mardi 18 mars 2025 a été éprouvant sur les plans physique et émotionnel. Après une période de neuf mois en apesanteur à bord de la Station spatiale internationale (ISS), leur organisme a dû affronter brutalement la gravité terrestre.

À leur sortie de la capsule SpaceX Dragon, ils ont été incapables de marcher, nécessitant d’être transportés sur des civières, leurs corps semblant avoir perdu l’habitude de fonctionner sur Terre.

Les effets de la microgravité sur le corps humain

En l’absence de gravité dans l’espace, les muscles et les os, qui sont constamment sollicités sur Terre pour maintenir notre posture, se relâchent progressivement, entraînant une atrophie musculaire.

Ce phénomène est parfois comparé à des « jambes de poulet » : les muscles des jambes, moins sollicités, perdent en volume. Malgré un entraînement quotidien intensif à bord de l’ISS, les astronautes peuvent perdre jusqu’à 20 % de leur masse musculaire en moyenne. Imaginez rester allongé pendant 9 mois sans vous lever… même avec de l’exercice, les conséquences sur le corps sont inévitables.

Les transformations physiques dues à l’impesanteur

En impesanteur, les fluides corporels remontent vers le haut, donnant parfois au visage une apparence gonflée due à la thrombose veineuse spatiale (TVS). Les pieds, ne supportant plus le poids du corps, perdent leur couche cornée, les rendant lisses comme ceux d’un bébé.

Les astronautes peuvent également souffrir de problèmes de vision. Le SANS (syndrome neuro-oculaire associé aux vols spatiaux) provoque un gonflement du nerf optique, entraînant parfois une vision floue ou des troubles visuels persistants.

Impacts sur le cerveau et le bien-être mental

Le séjour prolongé dans une station spatiale, loin de la Terre, peut perturber la santé mentale des astronautes. Le stress, le manque de sommeil et l’isolement peuvent altérer la concentration et la mémoire. Certains rapportent des sensations de confusion ou de ralentissement cognitif à leur retour.

L’astronaute britannique Tim Peake a décrit des vertiges et des nausées durant ses deux premiers jours après son retour, expliquant que son système vestibulaire, responsable de l’équilibre, était complètement déréglé.

Temps de récupération et réadaptation

Heureusement, le corps humain a la capacité de s’ajuster. En général, les astronautes retrouvent une condition physique presque normale en environ 45 jours. Cependant, pour les cas les plus complexes, la réhabilitation peut prendre plusieurs mois, voire plus d’un an.

À leur retour, Butch et Suni ont été immédiatement pris en charge au centre spatial Johnson à Houston, où ils subiront divers examens médicaux pour évaluer leur état physique et psychologique, et entameront progressivement leur réintégration à la vie terrestre.

Les implications humaines de l’exploration spatiale

Cette expérience met en lumière les défis physiologiques des grandes explorations. Voyager dans l’espace n’est pas uniquement une prouesse technologique, mais aussi un défi biologique. Chaque mission nous renseigne davantage sur les limites et la capacité d’adaptation du corps humain.

En fin de compte, ces astronautes sont les pionniers du XXIe siècle : leur périple, bien qu’exceptionnel, laisse des empreintes profondes. Grâce à leurs efforts, nous progressons vers un avenir où l’homme pourrait vivre au-delà de la Terre, dans des conditions mieux maîtrisées.